Mot du président

            

 

                

                   Au nom du conseil d’administration, je souhaite d’abord adresser tous mes vœux aux partenaires, membres et amis de la Chambre de commerce France-Canada : pour eux, pour leurs familles, et pour le succès de leurs projets professionnels. Que 2024 soit pour tous une année heureuse !

                  La Chambre aborde cette nouvelle année avec confiance. A en juger par le nombre de nos compatriotes qui s’y installent chaque année, par l’attrait de ses universités sur nos étudiants, par le niveau de nouveau élevé du tourisme, l’intérêt des Français pour le Canada est fort et constant.

         Il se traduit dans nos échanges commerciaux. Depuis son entrée en vigueur en 2017, le CETA a dopé les exportations françaises sur le marché canadien : 10 000 entreprises sont concernées, 400 de plus qu’en 2016. Et 3 100 entreprises canadiennes exportent sur le marché français, 300 de plus qu’en 2016. Elles sont implantées dans toutes les régions françaises et provinces canadiennes. Le commerce des produits qui contribuent à la préservation de l’environnement a augmenté de 22% en cinq ans. Les chiffres des six premières années montrent aussi que l’agriculture française sort gagnante du CETA. Nos exportations dans ce domaine ont augmenté de près de la moitié par rapport à 2017. Grâce à la forte réduction des droits de douane, nos agriculteurs ont gagné sur le marché canadien 20% en compétitivité par rapport à leurs concurrents non européens. Et comme le montre l’exemple de l’Ontario Line de Toronto avec NGE, de grands groupes français peuvent désormais emporter des marchés publics provinciaux et municipaux qui n’étaient pas ouverts à la concurrence européenne avant le CETA.

         Les investissements directs français au Canada et canadiens en France ont augmenté de 73% depuis l’entrée en vigueur du CETA. Nous étions le 10ème investisseur au Canada il y a cinq ans, nous sommes désormais le 4ème. Un millier d’entreprises françaises ont une filiale au Canada, dont 46 % au Québec et le tiers à Montréal.

      Parmi les plus gros investissements français au Canada il faut mentionner Stellantis, pour la construction d’une méga-usine de batteries dans la région de Windsor ; Michelin, qui agrandit et modernise ses trois installations de production de Nouvelle-Écosse ; Thales, qui crée à Fredericton un centre national d’excellence numérique. En 2021, Roquette avait ouvert au Manitoba la plus grande usine de production de protéines de pois du monde, et Sanofi avait construit à Toronto une usine de production de vaccins antigrippaux pour les marchés canadien, américain et européen.

        Les investissements canadiens en France ont bénéficié du CETA, dont plusieurs grands groupes chefs de file dans leur secteur. Business France recensait en 2022 54 projets canadiens. EDF et son partenaire Maple Power ont construit le parc éolien offshore de, Saint-Nazaire. Au même titre que CPPIB ou OTPP, la Caisse des dépôts et placements du Québec, actionnaire minoritaire de Keolis, et désormais actionnaire majoritaire d’Alstom, témoigne de l’intérêt croissant des fonds de pension canadiens pour le marché français.  OTPP et Portage Venture ont investi dans le start up Ala, spécialisée dans les services médicaux. Loop Industries a choisi la France pour implanter en Europe une usine de fabrication de plastique et de polyester 100% recyclés.

          Lors de sa soirée de gala du 30 novembre 2023, qui sera désormais annuelle, la CCFC a salué les performances de plusieurs investisseurs canadiens en décernant pour la première fois des prix qui lui permettent de resserrer ses liens avec la communauté d’affaires canadienne.

          Les effets collatéraux de la guerre en Ukraine - fragmentation des marchés, bouleversement des chaînes de valeur – confèrent un intérêt supplémentaire au CETA : il offre aux entreprises un espace commercial sûr, stable, très ouvert, de près de 500 millions de consommateurs, régi par des règles claires et prévisibles. Le CETA facilite l’accès aux ressources canadiennes en gaz et en pétrole, et à toute une série de minéraux critiques indispensables à la transition énergétique, pour lesquels l’Europe est dépendante de la Russie et de la Chine. L’innovation dans le domaine de l’économie verte offre un champ de synergies considérable aux entreprises des deux pays. Elle est au cœur des priorités de la coopération inter-gouvernementale franco-canadienne.

        Mais le CETA reste insuffisamment connu. Et ses avantages sont sous-utilisés par nombre d’entreprises exportatrices ou ayant vocation à le devenir. C’est pourquoi la CCFC a entrepris de l’expliquer, à la faveur de « matinées Canada » conçues en partenariat avec les CCI régionales. Douze ont pu être organisées à ce jour. Elles permettent aux PME de recevoir éclairages et conseils opérationnels sur les conditions de la réussite au Canada, chaque sujet étant exposé par un expert : options juridiques disponibles pour une implantation ; spécificités du système bancaire et comptable canadien ; politique canadienne en matière d’immigration ; stratégie de communication.

         Dans nos présentations, nous indiquons aux entreprises que, si choisir le Québec a du sens pour une première implantation au Canada, réussir est possible aussi en commençant par le Canada anglophone. Nous invitons chaque fois les entreprises de la région ayant investi ou exportant au Canada à partager leur expérience.

         Le partenariat avec Business France s’est renforcé avec, pour la deuxième année consécutive, le « Club Canada » qui a réuni fin 2023 plus d’une centaine de participants, entreprises canadiennes susceptibles de développer leurs investissements en France, représentants des agences économiques régionales, et PME intéressées par le marché canadien. La coopération est très étroite avec l’Ambassadeur du Canada en France, ses services économique et commercial, ainsi qu’avec notre Ambassadeur à Ottawa, les services économiques de l’ambassade, et nos consuls généraux à Vancouver, Toronto, Montréal, Québec et Moncton.

         Nos membres, dont le nombre a repris sa dynamique, ont favorablement accueilli la nouvelle formule de partenariat, qui leur permet d’utiliser la Chambre comme tribune pour la promotion de leurs activités. 14 entreprises de premier plan ont déjà choisi ce type d’adhésion.