McCain muscle son usine de frites surgelées de Béthune

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Par Olivier Ducuing I Publié le 24 août 2021

Le leader des produits surgelés à base de pommes de terre investit 17 millions d'euros dans le Pas-de-Calais dans un atelier de conditionnement, pour tenir ses positions dans un marché très concurrentiel. Il va accroître de 15 % la capacité du site.

McCain va offrir une cure de jouvence à son usine de ses frites surgelées de Béthune, dans le Pas-de-Calais. Le groupe canadien a annoncé un investissement de 17 millions d'euros pour transformer et moderniser l'atelier de conditionnement des frites à l'occasion d'une visite de la ministre déléguée à l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher .

Ce projet, qui ne sera pas créateur d'emplois, vise à adopter un nouveau conditionnement pour les frites, plus adapté à la grande distribution. Six nouvelles lignes de conditionnement pourront ainsi sortir des formats variés allant de 500 grammes à 3 kg. De quoi accroître de 15 % la capacité du site.

850 producteurs

Comme l'explique Erwin Pardon, directeur général de McCain Europe, ce projet s'inscrit dans le droit fil d'un effort constant d'investissement dans l'outil de production français. « Depuis cinq ans, McCain a déjà investi 125 millions d'euros dans ses trois usines en France », a-t-il détaillé lors de la visite ministérielle.

Basé à Harnes, dans le Pas-de-Calais, son principal site, McCain compte aussi deux usines à Béthune et Matougues (Marne), ainsi que des bureaux à Villeneuve d'Ascq, près de Lille. Soit un important ensemble de 1.100 salariés, qui correspond à un pays majeur pour le groupe d'origine canadienne : la France représente 32 % de ses ventes, avec 40 % de parts de marché, et pas moins d'un million de tonnes de pommes de terre achetées chaque année auprès de 850 producteurs. Une frite surgelée sur trois vendues en France est une frite McCain.

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« Premier marché européen de Mc Cain, la France est aussi au centre de la stratégie de croissance et de développement industriel de notre entreprise », insiste Erwin Pardon, selon qui le métier, très intensif en capital, justifie la poursuite de l'effort. Cet investissement « est le premier d'une série qui sera déployée […] d'ici à 2026 », indique-t-il, sans préciser toutefois le montant du programme.

Made in France

Si la première raison du nouvel investissement est de gagner en productivité, face à une concurrence particulièrement vive, McCain vise aussi la carte du made in France . Non seulement sur les frites, mais aussi sur les flocons déshydratés, l'autre production de l'usine. Il rapatrie par ailleurs un conditionnement de flocons déshydratés d'une usine belge du groupe (Lutosa, rachetée en 2013), soit 4.500 tonnes, pour un investissement complémentaire de 1,9 million d'euros.

Autre axe de différenciation, le bio, sur lequel McCain n'avait pas encore misé en Europe. L'usine de Béthune vient de décrocher il y a quelques jours la certification, et devient la seule usine du groupe en Europe à pouvoir produire sous label bio .

La météo très médiocre de l'été affecte la production et les approvisionnements de pommes de terre, admet par ailleurs le directeur de McCain Europe. Mais « nos équipes savent gérer », affirme-t-il. 

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