Derichebourg, le roi de la ferraille, se renforce en reprenant son concurrent Ecore

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L’équipementier ferroviaire français a mené à bien l'acquisition de son concurrent canadien, qu’il doit maintenant s’attacher à intégrer.

Le groupe familial de services à l'environnement, premier recycleur français de métaux, est entré en négociations exclusives pour racheter son concurrent Ecore. Il ajouterait ainsi 1,2 milliard d'euros de chiffre d'affaires à ses 2,5 milliards réalisés au terme de son exercice 2019-2020.
 

A l'heure où Suez et Veolia , les deux géants français des services à l'environnement se regardent en chien de faïence, le premier refusant d'être racheté par le second, le groupe familial Derichebourg, un lointain challenger, va de l'avant. Il a annoncé dans un communiqué publié mercredi « entrer en négociations exclusives avec les actionnaires d'Ecore en vue de l'acquisition de l'intégralité du capital de groupe Ecore Holding ». Il s'agit de l'un de ses principaux concurrents dans le recyclage des métaux, métier historique de Derichebourg, né en 2007 de la fusion de la Compagnie Française des Ferrailles (CFF) et de Penauille PolyServices, tous les deux présidés à l'époque par Daniel Derichebourg.


« Soutien financier de premier plan »

Si cette opération aboutie, sous réserve de « la signature des accords définitifs entre les parties » et de « l'autorisation préalable de l'autorité compétente en matière de contrôle des concentrations », Derichebourg, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 2,5 milliards d'euros au terme de son exercice 2019-2020 (clos fin septembre), ajouterait 1,2 milliard réalisé en 2019 par le groupe Ecore, au travers de 68 sites de collecte et de production dans l'Hexagone. Derichebourg « bénéficie d'un soutien financier de premier plan pour sécuriser les sujets de financement liés à ce projet d'acquisition », indique l'entreprise familiale, sans communiquer le montant de l'éventuelle transaction.

Cette perspective a été saluée par les investisseurs, le titre Derichebourg bondissant de 17,13 %, à 5,88 euros à la clôture de la dernière séance de l'année à la Bourse de Paris. La valeur de l'action du premier recycleur français de métaux a ainsi gagné 61 % sur douze mois, quand le CAC 40 en perdait, lui, 7 %, dans le contexte de crise sanitaire que l'on connaît. La société de Bourse Midcap Partners a même porté son objectif de cours de 9 euros à 15 euros, pulvérisant alors son plus haut historique, à 9,85 euros en octobre 2017. Il est vrai que, depuis, Derichebourg a vu son chiffre d'affaires perdre 400 millions d'euros, l'entreprise étant très sensible aux variations du cycle des ferrailles et des métaux non ferreux , dont le recyclage reste sa première activité.

Dynamique commerciale

Avec Ecore, non seulement Derichebourg se renforcera sur cinq principales familles de matériaux que sont les métaux ferreux (acier), métaux non ferreux (aluminium, cuivre…), batteries au plomb, papiers cartons et plastiques, mais bénéficiera encore de sa dynamique commerciale. A l'image de ce contrat avec Les Chantiers de l'Atlantique, qui prendra effet dès janvier 2021 et porte sur la collecte et le traitement de plus de 20.000 tonnes de déchets métalliques ferreux et non ferreux. La durée initiale de ce nouveau partenariat industriel avec le spécialiste de la construction navale est de trois ans, avec la possibilité de l'étendre pour deux années supplémentaires.

Antoine Boudet

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