
Deux mois après avoir retrouvé son siège de premier ministre, de nouveau à la tête d’un gouvernement minoritaire après une victoire à l’arraché obtenue le 20 septembre à la suite des élections fédérales anticipées qu’il avait lui-même déclenchées, Justin Trudeau a donné le 23 novembre le coup d’envoi de la reprise des travaux parlementaires en présentant son nouveau discours du Trône.
L’occasion pour lui de réaffirmer que sa « priorité absolue » était d’en finir avec l’épidémie de Covid-19 notamment en élargissant la vaccination aux enfants de 5 à 11 ans. Le gouvernement fait de la sortie de la pandémie la clé de la relance économique, une reprise fragilisée au Canada par une préoccupante pénurie de main-d’œuvre mais aussi par une poussée inflationniste ( + 4,7 % en octobre par rapport à octobre 2020). Un coup porté aux familles des classes moyennes que le premier ministre s’engage à alléger, en multipliant les aides à la construction de nouveaux logements abordables et en généralisant à tout le pays, un système de garderies pour jeunes enfants à 10 dollars (8,90 euros) la journée.
Mais ce discours du Trône a surtout été marqué par la volonté réitérée de faire de la réconciliation avec les peuples des Premières Nations, une réalité. Le caractère le plus novateur de cette cérémonie très protocolaire, a d’ailleurs tenu à la « qualité » de l’oratrice de ce discours traditionnellement lu par le représentant de la reine d’Angleterre, chef d’Etat du Canada : pour la première fois de l’histoire du pays, c’est une autochtone, Mary Simon, une Inuk de Kuujjuaq situé dans le nord-est du Québec, nommée gouverneure générale en le 6 juillet qui l’a prononcé. Les Canadiens français du Québec avaient vivement attaqué Mary Simon lors de sa nomination pour son unilinguisme anglophone : la gouverneure générale a lu le texte du premier ministre en alternant trois langues, l’anglais, le français (avec une prononciation encore très hésitante) et l’inuktitut.
« Nous avançons sur la voie de la réconciliation »
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