Quelques semaines après le sommet UE-Canada, le vice-président exécutif de la Commission européenne responsable de la stratégie industrielle, Stéphane Séjourné, était de passage au Canada. À cette occasion, il a notamment rencontré la ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, Mélanie Joly, et visité la mine de graphite de Lac-des-Îles, considérée comme stratégique par l’Union européenne pour sécuriser son approvisionnement en matières premières critiques. Le Devoir s’est entretenu avec lui.

Quelques semaines après le sommet UE-Canada, le vice-président exécutif de la Commission européenne responsable de la stratégie industrielle, Stéphane Séjourné, était de passage au Canada. À cette occasion, il a notamment rencontré la ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, Mélanie Joly, et visité la mine de graphite de Lac-des-Îles, considérée comme stratégique par l’Union européenne pour sécuriser son approvisionnement en matières premières critiques. Le Devoir s’est entretenu avec lui.
Qu’est-ce qui pourrait être fait pour renforcer les liens industriels entre le Canada et l’Union européenne ?
Tout d’abord, il y a un constat commun qui consiste à dire qu’on a besoin de plus de prévisibilité dans notre modèle économique, pour nos entreprises et nos investisseurs. De plus, il faut faire face au protectionnisme arbitraire qui monte un peu partout dans le monde.
Pour ce faire, nous allons accélérer notre ordre du jour en matière de réduction des dépendances, de diversification de nos débouchés et de réduction des dépenses avec nos partenaires sûrs, que sont notamment le Canada, le Japon ou encore l’Australie. Ce sont des pays avec lesquels nous partageons les mêmes valeurs, les mêmes règles économiques et avec qui on peut construire quelque chose à long terme sans avoir des risques de souveraineté ou de rupture d’approvisionnement.
Quels sont les secteurs industriels qui pourraient être touchés par ce rapprochement ?
L’Europe est dépendante de la Chine à près de 100 % en ce qui concerne 17 matières premières critiques que nous avons identifiées. De nombreuses industries européennes, notamment dans les secteurs de la batterie ou de la défense, en dépendent. D’où mon déplacement au Canada. J’ai visité [le jeudi 10 juillet] la mine de graphite de Lac-des-Îles, qui est la seule mine de graphite en dehors de la Chine. Elle est stratégique pour nous, parce qu’elle doit justement nous permettre de diversifier nos approvisionnements.
Notre stratégie consiste également à construire des mines en Europe, mais en attendant, on mise beaucoup sur la diversification avec le Canada. D’ailleurs, nous ferons un nouvel appel à candidatures pour les entreprises canadiennes cet automne, afin d’apposer un label européen à de nouveaux projets d’exploitation minière liés notamment au lithium, au graphite ou encore au tungstène.
Outre l’exploitation minière, quels secteurs pourraient bénéficier de ce nouveau partenariat ?
C’est justement le deuxième élément de mon voyage au Canada, avec notamment la rencontre avec Mélanie Joly et son équipe, qui consiste à construire une feuille de route industrielle entre l’Union européenne et le Canada. Un certain nombre de secteurs vont être évoqués, je pense notamment à la recherche, à l’aérospatiale, à l’automobile.
On va commencer par discuter des partenariats industriels et de recherche qu’on doit mettre sur la table. On veut construire de la valeur ajoutée. Et on veut aller vite. On va donc définir les prochaines étapes, pour faire en sorte d’être vraiment efficace dans les prochains mois.